mardi 13 septembre 2016

L'ingénieuse conduite d'Octave Genonceaux

Petit moment de culture générale apicole (belge). 
Grâce à Mr Marc Plainchamp du rucher école de Bertrix, administrateur depuis 1990 et trésorier depuis 2000 de l'Union Royale des Ruchers Wallons, j'ai enfin pu retrouver le livret qui explique la construction et la conduite de la ruche Idéale d'Octave Genonceaux.




Je vous invite vivement à lire la conduite, ou plutôt les 3 plans de conduites ingénieux de renouvellement des reines avec production de miel. Ainsi que la description de la ruche et de l'utilisation de plateaux qui facilitent la recherche de la reine entre autres.

je vous mets aussi un texte écrit par Mr Plainchamp au sujet d'Octave Genonceaux

Il était une fois, la ruche idéale


Inventée par Monsieur Octave Genonceaux 1893-1980

Revues consultées.
L’Apiculture Belge de 1935 page 362 et 363 signé A. Mousty.
La Belgique Apicole de 1979 page 65 à 69 signé Arthur Gailly de Paliseul.
La Belgique Apicole de 1981 page 28 à 36 signé Comité du Poteau de Vivy.
Cette association n’existe plus. Une autre a pris la relève : Le Rucher Houille, Lesse et Semois (RHLS) les réunions et les écoles sont organisées rue Tagnon 1 à Carlsbourg, (école des frères).
La Belgique Apicole de 1991 page 13 à 19 signé Hubert Guerriat.
Le Rucher Wallon de 1950 page 12 à 14 signé l’abbé Henri de Fanzel ou Englebert.
Le Rucher Wallon de 1950 page 130 à 135 signé Victor Pirnay.
Le Rucher Wallon de 1951 page 11 à 15 / 31 à 34 / 51-52 / 75 / 96-97.
Le Rucher Wallon de 1954 page 134 à 137 signé P.D.
Le Rucher Wallon de 1955 page 45 à 48 signé Octave Genonceaux.
Le Rucher Wallon de 1990 page 118 à 121 signé Mme E. Housmans, fille d’Octave Genonceaux.
Livre consulté.
Méthode de Culture de la Ruche Idéale Genonceaux signé Victor Pirnay et paru en 1951.
Un petit livre de 18 pages édité par L’Union Royale des Ruchers Wallons.
Historique.
Octave Genonceaux est né à Fays-les-Veneurs le 29 mars 1893, dans une famille de cultivateurs.
A ses travaux et occupations de cultivateur, son père, Camille Genonceaux, avait ajouté la conduite d’un petit rucher et, tout naturellement, son fils Octave vint à l’aider dans les travaux apicoles. A l’époque, les ruches à cadres étaient encore peu répandues et l’élevage des abeilles se faisait dans des ruches en paille en forme de cloches.
Point n’est besoin de décrire au lecteur les inconvénients de ce type de ruche et les avantages évidents des ruches à cadres. Cette évidence avait été rapidement perçue par notre jeune apiculteur, lequel, vers ses quinze ans, se décida à construire une ruche à cadres mobiles.
Très habile de ses mains, il eut tôt fait de réaliser son projet et d’abandonner graduellement l’emploi des ruches en paille pour remplacer ces dernières par des ruches à cadres.
En 1913, il part faire son service militaire au 1er Régiment des Guides où les événements d’août 1914 font de lui un combattant. Au cours de la guerre 1914-1918, qu’il fit entièrement au front, sa bravoure et son courage lui valurent de nombreuses décorations dont celle, si prestigieuse, des Croix de Feu.
Gazé grièvement lors d’une attaque ennemie, il en gardera une invalidité permanente qui fit de lui un bronchiteux toute sa vie durant. Après la guerre, il participera à l’occupation de l’Allemagne où il entra en contact avec des apiculteurs, ce qui lui permit d’approfondir, de manière systématique, ses connaissances apicoles.
A sa démobilisation, des médecins l’examinèrent afin de déterminer son degré d’invalidité et, à la vue du délabrement de ses poumons, dont l’un était complètement brûlé par les gaz, l’autorité médicale rédigea un rapport des plus pessimistes.
Démobilisé, il revint s’installer à Fays-les-Veneurs et, tout naturellement, reprit ses occupations d’apiculteur. Devenu propriétaire d’une maison sise rue du Wez (actuellement : rue de la Saiwire) et flanquée d’un très grand jardin, il y installa un rucher. L’affaire n’alla pas sans tâtonnements car le choix d’un modèle de ruche parfaitement adapté à la région, à sa flore mellifère, à son climat, revêtait une importance primordiale.
La Langstroth fut le premier modèle de ruche qu’Octave Genonceaux mit à l’essai, vu les qualités de ce type de ruche : identité des corps « ni à couvain » et « hausse », surface rationnelle des cadres, facilité des manipulations, etc … Toute fois les cadres se révèlent trop longs (42cm) et trop bas (20cm), contrariant ainsi l’hivernage des abeilles, surtout lorsqu’elles hivernent en se groupant près du trou de vol alors que leurs réserves de nourriture se trouvent à l’arrière des cadres et non au-dessus de la masse des abeilles.
Notre apiculteur se décida, en 1930, à modifier la hauteur et la longueur des cadres, tout en conservant la surface originale des cadres Langstroth et il confectionna des cadres de 35 x 24cm.
Les résultats de cette modification furent tout simplement surprenants et dépassèrent les attentes les plus audacieuses.
- Facilité de manipulation.
- Simplification des plans de conduite.
- Modulation de ceux-ci en fonction de la race d’abeilles.
- Des conditions météorologiques.
- Du développement des colonies.
- De l’époque et de l’importance des miellées.
- Prévention et maîtrise de l’essaimage.
- Conditions d’hivernage quasiment parfaite, etc …
Bref, la qualification d’« Idéale » de la ruche Genonceaux n’en est que le témoignage fidèle et irréfutable.
Certains se demanderont peut-être si cette ruche n’est pas un modèle ne convenant qu’aux conditions climatiques particulières à la région ardennaise où elle a été conçue et réalisée ou encore, si seuls des apiculteurs chevronnés sont en mesure d’utiliser cette ruche avec succès.
A ces deux questions, on peut répondre hardiment « non » car grâce à la judicieuse conception de la ruche « Idéale Genonceaux », l’aisance avec laquelle on réussit à moduler l’espace réservé au nid à couvain, à l’engrangement de la récolte et à la ponte de la reine permet à n’importe quel apiculteur, même débutant, de bénéficier au maximum des qualités de butineuse des abeilles, de la fécondité de leur reine et des miellées et cela quelles que soient les conditions climatiques.
Certes, les années se suivent sans nécessairement se ressembler et l’importance et la qualité des récoltes s’en ressentent, néannmois la rue che Idéale Genonceaux intelligement conduite, permet d’exploiter au mieux chaque saison mellifère.
Si la présence et l’abondance de la flore mellifère na posaient aucun problème en cette région de forêts, de champs, de prés et de pâturages, il n’en était pas de même quant à la nature du climat, tributaire de l’orientation, de l’altitude de la région (400m de moyenne) ainsi que de son orographie. Or, il se fait que la dite orientation n’est guère favorable, la région est directement exposée aux vents du nord et de l’est, ce qui rend les hivers longs et rigoureux, les printemps y sont tardifs et pluvieux, avec une végétation en retard en moyenne de trois semaines par rapport à celle de la région gaumaise voisine, nettement mieux orientée.
A Fays-les-Veneurs, des récoltes de 10 à 15 kilos de miel par ruche et par an étaient monnaie courante chez Octave Genonceaux. Ayant possédé jusqu’à plus de 140 ruches, il les avait réparties en quatre endroits différents, suffisament éloignés les uns des autres, la région de Fays-les-Veneurs n’étant pas assez mellifère pour assurer la subsistance de 140 ruches en un seul et même endroit.
Le succès de la ruche Idéale Genonceaux se répandit très rapidement dans les milieux apicoles et nombreux furent les apiculteurs qui vinrent se documenter sur sa ruche et sur ses méthodes de travail. Certains jours, c’étaient des cars entiers d’apiculteurs, venus des quatre coins du pays, tant de Wallonie que des Flandres, qui débarquaient à Fays-les-Veneurs et ce n’étaient pas les apiculteurs flamands qui se montraient les moins enthousiastes !
Cette renommée et ce succès furent sans effet sur le caractère et le comportement d’Octave Genonceaux. Lors des visites à son rucher, il se coupait littéralement en quatre pour répondre, avec la bonhomie et la simplicité qui faisaient le fond de son caractère, à l’avalanche de questions qui lui étaient posées touchant sa ruche et les méthodes de conduite qu’il appliquait à son rucher.
Mais les activités de notre apiculteur ne se limitaient pas à la construction de son matériel d’exploitation et à la conduite de son rucher. Les récoltes abondantes que ce dernier lui rapportait, atteignant parfois jusqu’à plus de 1.500kg par an, le mirent dans l’obligation de se muer en vendeur de miel.
Non seulement, il s’agissait de récolter le miel mais aussi de l’extraire, de le filtrer, de le mettre dans un maturateur, de le brasser régulièrement pour lui donner une parfaite finesse de grain et finalement de le soutirer pour la mise en bocaux. Très vite, une clientèle fidèle se forma et chaque année, dès le mois de septembre, les amateurs de bon vrai miel belge venaient s’approvisionner en miel pour les douze mois à venir.
Octave Genonceaux aurait eu du mal à faire à tous les travaux que nous venons d’énumérer s’il n’avait pas été aidé par sa femme et ses trois filles qui se dépensaient sans compter pour accomplir les tâches qu’exigeait la situation.
En 1944, le président de la section de Bertrix, monsieur Henri Guidard, est déporté dans le camp de concentration de Neuengamme en Allemagne, où il décède le 23 décembre 1944. Monsieur Fernand Moreau, prend la relève et continue seul à diriger la section, il sera le trésorier de 1944 à 1972. En 1946, il demande à monsieur Octave Genonceaux de devenir président. Il accepte, il sera président de la section de Bertrix jusqu’en 1954. Il est remplacé par monsieur Henri Denève de Cugnon et originaire de Forest (Bruxelles). Il sera président jusqu’en 1967. Vu son grand âge et sa santé, monsieur Denève entre au hôme Solvay probablement en 1967 et y décède en 1970. Monsieur Denève était ingénieur chimiste chez Solvay.
Notre ami Octave Genonceaux est à nouveau sollicité pour redevenir président de la section de Bertrix, il accepte et sera président de 1967 à 1972.
En 1972, monsieur Stecker de Bertrix prendra la relève comme président, monsieur Augustin Baijot de Bertrix devient le trésorier.
Les activités apicoles apicole de notre ami Octave se poursuivent ainsi pendant de longues années et ne se ralentiront que peu de mois avant son décès survenu le 4 août 1980, à l’âge vénérable de 87 ans.
Il laisse un précieux carnet de note sur les miellées à Fays-les-Veneurs, monsieur Hubert Guerriat fera tout un travail d’après cette base de donnée manuscrite. Il sera publié dans la Belgique Apicole de 1991, nous reproduisons ce texte avec son aimable autorisation.
Que conclure d’une vie aussi exemplaire et riche en enseignements ? La raison est aisée et s’impose d’elle-même. Dans le domaine apicole, la stature d’Octave Genonceaux se situe sans conteste dans la lignée de ces deux derniers siècles.
Seule sa modestie est cause de l’ombre qui cache sa personnalité.
Cet article servira, du moins nous l’espérons, à révéler au lecteur l’importance que revêt Octave Genonceaux dans le domaine de l’apiculture.
Je tiens à remercier
- Monsieur Luc Gailly de m’avoir autorisé d’utiliser le texte, publié dans la Belgique Apicole, écrit par son papa Arthur Gailly (né à Pinchart Ottignies en 1921 et décédé à Paliseul en 2006), il a été apiculteur à Paliseul entre 1946 et 2006.
- Monsieur Jean-Luc Strebelle de m’avoir autorisé de copier divers textes parus dans la Belgique Apicole.
- Monsieur Hubert Guerriat de m’avoir autorisé de publié le texte paru dans la Belgique Apicole de 1991.





2 commentaires:

  1. Bonjour,

    Y a-t-il moyen de télécharger le fichier de la ruche idéale ailleurs que sur Scribd. J'ai pas trop envie d'y associer ma carte bancaire.

    Merci

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  2. Je m'appelle Kayode, on m'a diagnostiqué l'hépatite E en novembre dernier, après une fièvre grave, un jaunissement de la peau, une urine foncée, des douleurs abdominales, des vomissements et de la fatigue. On m'a donné un traitement à la ribavirine à l'hôpital, qui s'est apaisé mais qui est revenu après 3 mois. Cette fois, c'était pire, un problème de levier est apparu, aucun espoir de traitement, j'ai perdu l'appétit et mes articulations étaient douloureuses. Mais au début de l’année, ma sœur a eu connaissance en ligne de la recommandation en ligne du docteur IYABIYE concernant le traitement à base de plantes et l’a demandé de l’aider. Je suis devenu totalement guéri après le traitement et toutes les douleurs ont disparu. Je suis retourné à l'hôpital et j'ai été testé négatif. Je dois rester un petit moment pour voir si cela va revenir, mais voici: (JE SUIS LIBRE), vous aussi pouvez être libéré de l'hépatite avec ses médicaments. Contact: +2348072229413 ou +2348158577300 email: iyabiyehealinghome@gmail.com

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