samedi 21 juillet 2012

Un autre regard sur la condensation

la condensation, ennemie de l'apiculteur...vraiment?
Je viens de lire "Constructive Beekeeping" de Ed H. Clark publié en 1918 (52 pages seulement)
disponible chez Amazon
ou encore gratuit et libre de droit comme Internet Archive

L'auteur se tracasse de la fièvre d'essaimage "urge" (dans le texte)  et des moyens de la prévenir de manière constructive en laissant les abeilles plutôt que destructive en créant toutes sortes de désordres pour lutter contre.
Bien sûr il reconnait que la première cause est le manque de place pour la ponte de la reine, mais se pose aussi les questions de pourquoi a-t-on aussi des phénomènes de barbe, pourquoi le temps orageux fait-il bondir les essaims.

Il s'intéresse surtout à l'évaporation du nectar, à la place qu'il prend tant qu'il n'est pas devenu du miel operculé et à l'air qu'il faudrait pour le sécher : par exemple la récolte d'une bonne journée, si on compte sur la ventilation et les échanges air-air, devrait faire évacuer en une nuit environ 600 fois le volume d'une ruche standard en air ! C'est tout bonnement impossible, d'autant que l'évaporation-ventilation va refroidir sérieusement la ruche (c'est le principe des clims, des frigos et des tours de Tihange), et qu'aussi curieusement, et c'est un fait bien décrit, le poids de la ruche ne varie pas dans la nuit, ou part donc toute cette flotte ?

La seule explication réaliste (en dehors d'un ouragan dans la ruche chaque nuit) est la condensation de l'eau : en effet après l'évaporation l'eau restitue sa chaleur latente en se condensant et donc réchauffe la ruche; et nul besoin de ventilation, la simple condensation diminue la pression de vapeur dans la ruche et suffit à évaporer le nectar : CQFD

C'est comme ça que fonctionnent les orages.

Pour améliorer la condensation et rendre l'eau aux abeilles pour la préparation de leur mixture nourrissante il verni de 3 couches de vernis à la propolis l'intérieur des ruches et fabrique un toit condensateur pour les ruches.

Un petit lien vers la page 34 qui s'affiche mal en .pdf

c'est très éclairant sur le rôle de la propolis comme resine à condensation versus le bois brut qui empêche la condensation, et les fuites de certains essaim après enruchage dans des ruches neuves.
je vous laisse le lire quand même...

et pour continuer une discussion sur le forum Warré sur ce sujet
et une autre sur le forum BioBees en anglais

après ça vous verrez peut être la condensation comme une ressource et pas une malédiction et vous trouverez peut être un autre usage à vos vitres arrière lors des nuits chaudes.

1 commentaire:

  1. Merci pour votre résumé. J'étais justement en train de me pencher sur ce texte.
    Ceci dit, je pense qu'il y a une erreur de base dans l'explication donnée, probablement une erreur de l'auteur : " la propolis comme résine à condensation versus le bois brut qui empêche la condensation ".
    Le bois est un matériaux capillaire et il permet en outre, effectivement, une migration, mesurée, de la vapeur d'eau en dehors de l'espace qu'il contient. Mais ça ne veut pas dire, du tout, qu'il n'y a pas condensation. Cette condensation s'opère bien entendu toujours là où la température le permet, c'est à dire celle du point de rosée, quelque part à l'intérieur du bois, et parfois aussi à sa surface interne ou externe. Le bois s'échauffe donc aussi par la chaleur latente de l'eau qui passe de l'état de vapeur à celui d'eau à l'intérieur du bois ou à sa surface.
    La différence, c'est qu'il n'y a pas, en général mais pas toujours, de production d'eau dans la ruche, comme pour un contenant en métal ou en plastic non isolé par exemple.
    L'intérêt, en construction humaine, de ce genre de matériaux, c'est qu'il régule naturellement l' hygrométrie à l'intérieur de l'habitation.
    Lorsqu'il fait plus sec ou plus chaud le matériau restitue son humidité qui sinon peut ou doit être évacuée par l'extérieur. Il régule aussi la température puisque ce mécanisme nécessite cette fois évaporation.
    Pour permettre ce va et vient salutaire, et éviter les désordres constructifs, les moisissures et l'insalubrité due à la saturation du bois, il faut que la surface extérieure soit conçue pour permettre une évaporation par l'extérieur, ce qu'une peinture, un isolant synthétique etc. le plus souvent ne permet pas. Il faut donc utiliser un isolant lui même perspirant si l'on tient à isoler; une double paroi ventilée dans un climat très humide ( cf les ruches anglaises ); ou simplement le bois brut protégé par une toiture débordante et/ou une peinture transpirante, comme par exemple de type peinture suédoise.
    Reste à savoir si les abeilles ont vraiment besoin de l'eau de condensation pour s'abreuver? Dans ce cas, il faut dans chaque ruche, même celles qui sont isolées, prévoir une zone froide, une paroi froide permettant la condensation et la récolte de l'eau. Ce qui probablement doit de toute façon se produire régulièrement dans la zone d'entrée refroidie naturellement par le flux de l'air.
    Tout cela en tout cas ouvre des perspectives et est diablement intéressant!
    Bien cordialement.
    Laurent Fontenoy

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